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Le moteur V8 Maserati  2

Le moteur V8 Maserati 2

Published : 28 juillet 2021

Maserati V8 de série (4136cm3  4719cm3  et 4930cm3)

Un moteur de course

Dans les années 50, Maserati était une firme surtout axée sur la compétition automobile. La construction et la commercialisation de voitures de sport servait principalement à financer cette dernière.

De ce fait, la plus part des moteurs des voitures de sport était des versions plus tranquilles des moteur de voitures de course.

La course à la puissance étant essentielle dans la compétition automobile, vers la fin des années 50, il fut décidé de créer un moteur V8 pour succéder à la lignée glorieuse des 6 cylindres en ligne, jusque là construits. C’est l’ingénieur Alfieri qui en fut le concepteur. Ce beau V8 à 5 paliers fut à l’origine de la victoire de la 450 S aux 12 h de Sebring en 1957.

                                                  

La vie civile

C’est donc peu après qu’une version « série » du V8 de cylindrée 4950cm3 fut montée sur la 5000GT en 1959. Peu de changements majeurs furent réalisés par rapport à la version course. Il s’agissait toujours d’un moteur tout aluminium, à vilebrequin en croix (donc bien adapté à la souplesse et au confort requis pour une voiture de grand tourisme),  muni de 2 arbres à cames en tête entrainé par cascade de pignons, et alimentation par 4 carburateurs à double corps Weber IDM. Ce modèle en haut de la gamme commercial Maserati ne fut construit qu’à très peu d’exemplaires. Les autres modèles de la gamme étant toujours équipés de 6 cylindres.

                                                          

 En 1963, le V8 fut installé sur la Maserati Quattroporte en version 4.2L produisant 260 ch. Ce modèle, dessinée par Frua, fut à l’époque la berline la plus rapide du marché et sera produite avec le V8 jusqu’en 1969.

L’apogée :

 C’est en 1966 que le V8 fut plus largement diffusé dans la gamme Maserati avec la sortie de la Maserati Mexico. En 1967, le V8 Maserati passera à 4.7L pour être installé dans la nouvelle Ghibli.

                                                        

La puissance grimpera à 310ch.. La Mexico bénéficiera également de la version 4.7L de ce V8 mais en avec « seulement »  290Ch. Avec ces moteurs V8, Maserati se fera une réputation de robustesse par rapport à ses rivaux Ferrari et Lamborghini, dont les moteurs à plus haut rendement étaient plus délicats.

 En 1969, une version portée à 4.9L fit son apparition sur la Maserati Ghibli SS avec une  lubrification par carter sec. Ce système habituellement réservé aux moteurs de compétition causera quelques problèmes de fiabilité.

 

Position Centrale arrière

En 1971 ce V8 sera installé en position centrale arrière longitudinale, sur la Maserati Bora en version 4.7L 310ch, imitant l’architecture de la Ferrari Dino et celle de la Lamborghini Miura (centrale transversale). La Bora recevra un V8 porté à 4.9L en 1974 de 330ch jusqu’à la fin du modèle en 1978.

                    

Le V8 dans les remous de la crise pétrolière

En 1972 , la somptueuse Ghibli laissera sa place à la Khamsin avec ce fameux V8 toujours monté à l’avant développant 320ch. Ce modèle sera produit jusqu’en 1982, malgré les turpitudes que connu la firme Maserati dans les années 70.

                                             

Racheté par Citroen en 1970, Maserati fut touchée de plein fouet par la crise pétrolière de 1973. En faillite, Maserati fut lâchée par Citroen en 1975. Après une situation quasi désespérée et subventionnée par l’état italien , un repreneur se présenta : De Tomaso . Ce constructeur s’était fait connaitre depuis 1964 avec notamment de sublimes voitures de sport : Vallelunga puis Mangusta, Pantera, Deauville à moteur V8 Ford.

Les modèles existants furent prolongés et en 1978, le V8 fut installé dans un nouveau coupé à moteur avant : la Kyalami, qui était une cousine de la De Tomaso Longchamp.

                               

Fin de carrière

La Quattroporte (troisième série) dessinée par Giugiaro, fut lancée en 1979 sous la direction de De Tomaso. Le V8 y poursuivra tranquillement sa carrière  en deux cylindrées : 4.2L de 260 ch ou 4.9L de 290 ch jusqu’à l’arrêt du modèle en 1990.

(La Maserati Shamal sortie en 1990, qui est une version retouchée de la carrosserie de la BiTurbo dessinée par Gandini en 1981 sera elle, équipée d’un V8 complètement nouveau).

Ainsi, la carrière de ce moteur Maserati V8 s’achèvera tranquillement avec la Quattroporte série 3.

                                         

Aujourd’hui

Aujourd’hui, Embiellage-Collector permet aux motoristes spécialisés dans la restauration de Maserati anciennes, en France, comme à l’étranger, de se fournir en coussinets en cote standard ou en cotes réparation, pour faire revivre ce fabuleux V8.

Cyril Southarewsky